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Gracieuse, des hôpitaux à la prison de Borgo, une vie d’engagement auprès des autres

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Son engagement pour accompagner les autres dans des moments difficiles a été comme un fil rouge tout au long de sa vie. Et à 81 ans, Gracieuse Caporossi garde la même envie d’aider son prochain. 

Infirmière puis cadre de santé en milieu hospitalier, c’est un peu par hasard qu’elle est arrivée au Secours Catholique il y a près de 20 ans. Après avoir terminé sa carrière à l’hôpital de Bastia, à l’heure de sa retraite, plutôt que de s’accorder un repos bien mérité, cette mère de deux enfants et grand-mère de deux petits-enfants décide en effet d’occuper ses journées en faisant du bénévolat. 

Elle pousse alors la porte de l’antenne de l’association à Borgo, dans laquelle certaines de ses amies étant déjà engagées. Elle n’en repartira plus. 

« Je connaissais alors le Secours Catholique uniquement de nom, un peu comme tous ceux qui sont dans le milieu chrétien », raconte-t-elle de sa voix joviale. 

« Au début, j’ai commencé par faire des cours de français pour les personnes en difficulté. Et puis, en parallèle, la responsable avait mis en place la gestion de l’accueil des familles à la prison de Borgo et cherchait des bénévoles pour cette mission. Je me suis retrouvée à faire des permanences durant quelques années », ajoute-t-elle en confiant avoir eu au départ quelques appréhensions face au milieu carcéral. 

« En tant qu’infirmière, j’ai connu la détresse humaine, car on voit pas mal de choses en 40 ans d’hôpital, mais j’ai découvert une forme de détresse que je ne connaissais pas du tout et qui est aussi importante que dans certaines maladies », confie-t-elle. 

Au fil des années, son énergie communicative et sa bienveillance hors normes sont devenues essentielles à l’équipe en charge de la prison. Si bien qu’après le Covid, alors que l’ancienne responsable ne pouvait reprendre ses activités, c’est à elle que revient la tâche de gérer cette mission. « Je gère les huit bénévoles qui assurent la permanence. Cinq jours par semaine, notre rôle est de tenir le local d’accueil et d’être présents auprès des familles. Nous leur proposons un café, échangeons avec elles, et sommes à leur disposition pour les écouter. Cela relativise un peu leur peine », explique-t-elle. 

« On pourrait développer plein de choses, mais pour cela il faut des bénévoles. Et on ne trouve pas facilement de bénévoles, surtout quand on parle de la prison, car cela fait un peu peur », regrette-t-elle par ailleurs. 

En outre, Gracieuse s’astreint aussi au quotidien à apporter une aide aux détenus en situation de précarité. Une trentaine à la prison de Borgo. « Certains n’ont pas de famille et sont livrés à eux-mêmes. Nous leur faisons des compléments de vêtements et nous avons aussi un budget pour leur fournir d’autres petites choses, comme des ventilateurs par exemple. Et puis, on leur verse aussi une petite aide », dévoile-t-elle en insistant : « Je pense que cette aide sociale et personnelle est importante pour eux. On ne rentre pas dans les causes pour lesquelles ces détenus sont là, cela ne nous regarde pas, mais la prison ce n’est pas facile et quand on a aucune visite et pas de moyens pécuniaires, c’est encore plus difficile ». Des aides d’autant plus importantes, souligne la responsable de l’équipe de la prison de Borgo, qu’elles serviront aussi à préparer la sortie des détenus et à prévenir les récidives. 

« Au départ tout cela était une occupation pour moi, mais c’est devenu un certain engagement », glisse encore Gracieuse.