
Emmanuelle, l’engagement auprès des autres comme héritage
À 58 ans, Emmanuelle Dedieu a une vie bien remplie. Exploitante agricole à Sartène, où elle élève des ovins et des bovins et produit de l’huile d’olive avec son mari, elle est aussi une bénévole active au sein de l’équipe du Secours Catholique du village. Il faut dire que cette dynamique maman de deux grands enfants a baigné dans le milieu associatif presque toute sa vie. Au point d’avoir l’engagement au service des autres chevillé au corps et au cœur.
Sa mère, Michèle, est en effet l’une des chevilles ouvrières qui a permis au Secours Catholique de s’installer dans la commune il y a plus de 50 ans. Depuis, elle n’a d’ailleurs plus jamais quitté l’association. « Ma mère est au Secours Catholique depuis que j’ai 7 ans. J’ai toujours entendu parler de cette association où elle allait d’abord trier des vêtements pour les donner à des personnes dans le besoin. Et puis, à une certaine époque, il y avait des échanges d’enfants qui venaient en vacances, et ma mère en a accueilli pendant plusieurs années », se souvient-elle en souriant : « Maintenant que mes enfants sont étudiants, j’ai moi aussi sauté le pas ».
Il y a deux ans, Emmanuelle a en effet rejoint sa mère et sa tante Nicole dans une équipe « où on se sent bien ».
« Depuis quelques années, à l’équipe de Sartène, nous avons un atelier de loisirs créatifs où nous faisons un tas de petits objets comme des bracelets en perles, des petites croix, des chapelets, des petits anges. Nous faisons aussi ce qu’on appelle du serviettage pour décorer des plateaux ou des boites, mais aussi des magnets et des porte-clefs. Et puis, cette année, j’ai lancé un atelier pour confectionner des décorations de Noël comme des petites maisons pour mettre dans les crèches », raconte-t-elle.
« Ensuite nous vendons tout cela au profit du Secours Catholique lors de marchés de Noël et lors du shopping de nuit de Sartène. Il y a des personnes qui participent aux ateliers uniquement pour maintenir un lien social. Certaines viennent même uniquement pour parler ».
Au-delà de l’activité manuelle et de l’engagement associatif, ces ateliers qui ont lieu chaque mardi après-midi dans l’ancien couvent Saint-Joseph permettent en effet de retisser du lien avec des gens isolés et de mettre un peu de baume au cœur les jours où le besoin s’en fait sentir.
« Je vois que les personnes qui viennent à l'atelier sont plus heureuses, il y a un changement dans leur façon d’être. Elles sont plus souriantes, plus ouvertes, elles parlent plus », se réjouit Emmanuelle. « Nous sommes environ 25 à participer à ces ateliers créatifs, et régulièrement de nouvelles personnes nous rejoignent. Au sein de l’équipe de Sartène, il y a aussi quelques personnes qui donnent des cours de Français Langue Étrangère et d’autres qui accompagnent les résidents à l’occasion des messes à l’hôpital », ajoute-t-elle en insistant surtout sur la « très bonne ambiance » de ce lieu.
« C'est vraiment une équipe qui est très soudée. Lors du voyage de l’Espérance, on met d’ailleurs beaucoup d’ambiance dans le bus », glisse-t-elle dans un sourire, en confiant sa fierté d’avoir une nouvelle fois pu montrer cette belle âme d’équipe qui les lie lors de la fête de la délégation en juin dernier où les bénévoles sartenais ont confectionné salades, tartes et autres pizza.